Projet socio-artistique 2020-2021: "Paroles précieuses - Portraits de poétesses belges"

Projet socio-artistique 2020-2021: "Paroles précieuses - Portraits de poétesses belges"

27/09/2021

Connaissez-vous la poétesse bruxelloise Marie Nizet, née à Etterbeek en 1859, ou la dame d’Uccle, Marie Closset, plus connue sous le pseudonyme de Jean Dominique, ou Louis Dubrau, Andrée Sodenkamp, Marie-Claire d’Orbaix  ou Liliane Wouters ?

Ce premier projet socio-artistique 2021 s’est inscrit dans une thématique globale commune à tous les ateliers et projets du CEC en 2021 : La Belgique. Les ateliers de théâtre et de peinture et les groupes de travail Femmes et Art@City ont voulu mieux connaître notre histoire artistique belge et tout spécialement l’art pratiqué par les femmes artistes en Belgique en peinture et en poésie aux XIXème et XXième siècles. 

Dans un temps indéterminé du XXème siècle, dans le jardin imaginaire de la poétesse Jeanine Moulin, des artistes et des poétesses de Bruxelles, de Mons, d’Arlon ou de Bruges, souvent méconnues et aujourd’hui décédées, vont se croiser et échanger poèmes, confidences et « paroles précieuses ». Synonymes de reconnaissance et de gratitude, les paroles précieuses s’échangent entre « personnes liées par une alliance, et qui au-delà des mots, disent la confiance qu’on fait en autrui, la valeur que l’on accorde au lien qui les unit » (Jean-Claude Métraux, 2013).

A travers ces portraits et poèmes, c’est aussi l’histoire de la vie des femmes en Belgique au XXème siècle qui s’est dessinée, avec humilité souvent, révolte ou détresse parfois, humour et sensibilité.


Thématique(s) de société développée(s)

L’art et l’histoire de l’art - la littérature et la peinture belges - la place des femmes dans l’art et la culture en Belgique - le féminisme et le patriarcat en Belgique - les relations de domination - la belgitude - l’empowerment - les paroles qui soignent (“paroles précieuses”) 

 

Résultat

Le projet a abouti au spectacle du même nom qui présente et met en scène différents portraits de poétesses belges (biographies et œuvres) et une exposition de peintures. Le spectacle a été joué dans la cour arrière de la Bibliothèque Hergé d'Etterbeek les 23 et 24 juillet 2021 et le 27 septembre 2021 (reprise). En parallèle du spectacle, la Bibliothèque Hergé a aussi accueilli, du 5 juillet au 27 septembre 2021, une exposition de portraits de poétesses belges, en lien avec des aquarelles sur la nature et les femme dans l’art.

Le résultat du projet est un spectacle d'une heure trente environ, où chaque participant.e incarne une poétesse ou un personnage extérieur (un journaliste, une amie, un admirateur...), partage des informations sur une poétesse, souvent en dialogue et avec une part d'improvisation. L'improvisation est permise par la maîtrise des informations biographiques récoltées durant les recherches. Les comédien.nes récitent aussi un poème d'une poétesse et sont accompagné.es par un accordéoniste, Pirly Zurstrassen. La musique a été improvisée lors des répétitions.

Les participant.es ont choisi « leur » poétesse avant de partir à sa rencontre. Ce choix a souvent été fait par hasard, les autrices étant méconnues, pourtant des similarités (qu'elles soient physiques, biographiques ou sensibles) se sont petit à petit révélées troublantes. Des parallèles biographiques sont apparus : les comédien.nes et les poétesses ont parfois en commun des lieux de vie, des éléments de parcours professionnels ou familiaux, des thèmes de prédilection, une sensibilité...  Les comédien.nes n'ont pas été choisi.es sur des critères physiques, toutefois des spectateur.ices qui ont bien connu certaines des poétesses ont pointé des ressemblances saisissantes. 

Plusieurs participant.es parlent de « coup de foudre » pour la poétesse avec laquelle ils et elles ont, au fil des recherches et du travail d'interprétation, construit un véritable lien. « Ce sont les poétesses qui sont venues nous choisir », dit la metteuse en scène Viviane Wansart. Elles sont devenues des inspirations pour les participant.es : « Qu'est-ce qu'elle ferait à ma place ? », l'audace et la force des poétesses ont plu à leurs interprètes (« Demande à Jean Dominique de te donner du courage »). Des dialogues ont été établis, beaucoup ont confié parler avec les autrices. Des difficultés pour se détacher ou se dissocier du personnage ont pu apparaître, tant la connexion était forte. Les comédien.es ont été invité.es à participer à une discussion sur leurs recherches à l'atelier Art and the City le 15 septembre 2021, dans le but de rassembler les informations pour la rédaction d'un futur dossier pédagogique. 

Le travail de création a dû être adapté à la crise du coronavirus : la poésie, une forme courte et individuelle, pouvait être travaillée à distance, sur zoom. Les comédien.nes ont à la fois effectué un travail vocal, d'interprétation des poèmes et de storytelling (comment raconter l'histoire de quelqu'un d'autre). Le travail sur le texte a été plus organique qu'analytique : les interprétations évoluent et sont fluides, ouvertes, aventureuses. Une grande place est aussi accordée à l'improvisation dans les scènes. 

L’atelier de peinture, quant à lui, a voulu créer une représentation visuelle du visage de ces poétesses et a donc entrepris un travail approfondi de création de portraits. Les peintres de l’atelier ont réalisé des recherches pour trouver des images des poétesses choisies par les comédien.nes du groupe de théâtre. Des comédien.nes et des peintres se sont rencontré.es soit par téléphone soit par visioconférence pour discuter de la biographie et de la personnalité de la poétesse choisie. Les comédien.nes ont de plus lu leurs poèmes aux peintres. Cette collaboration a abouti sur une riche production de portraits mais aussi sur des peintures illustrant  des poèmes des poétesses belges. 

Le Groupe Femme a facilité la liberation de la parole sur des thématiques initmes de la vie des femmes et le groupe Art@City a participé à la communication, la promotion et la visibilité du projet. 

Informations pratiques :

Ateliers concernés: Théâtre, Peinture, Groupe Femmes, Groupe Art@theCity

Animation: Roxana Alvarado, Carolina del Valle, Giorgos Sapountzoglou, Viviane Wansart

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Portes ouvertes d'artistes

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Nous participons à la 15e édition du Artiesten Parcours d'Artistes organisé par la Plateforme Bruxelloise pour la Santé Mentale.  Nous présenterons une performance théâtrale, travail en cours de notre création 2025 "Etterbeek 40-45" lors du vernissage de l'exposition collective le mercredi 12 mars à 18h à LaVallée (Rue Adolphe Lavallée 39 - 1080 Molenbeek).  Nous organisons aussi des PORTES OUVERTES du 24 au 26 mars:  Lundi 24 mars: atelier ouvert d'écriture et performance (travail en cours "Mystère à la Bibliothèque") de 14h à 16h à la Bibliothèque Hergé (211 avenue de la Chasse) et atelier ouvert d'arts plastiques de 14h à 16h à l'Atelier Côté Cour.  Mardi 25 mars: atelier ouvert de théâtre et performance (travail en cours "Etterbeek 40-45") de 13h à 16h au Centre Culturel Le Senghor (16 avenue du Maelbeek).  Mercredi 26 mars: acceuil et exposition de 12h à 16h à l'Atelier Côté Cour (50 rue Léon de Lantsheere). 

Journée sur les pratiques communautaires

Journée sur les pratiques communautaires

“... Le café, ce beau ténébreux, Brûlant, bouche à bouche, m’exhorte À prendre doucement la porte, La barrière et le chemin creux...” Lucienne Desnoues Ce jeudi 13 février 2025, jour de grève, de lutte et “de Résistance contre les dérives de la Belgique et du monde” (Métraux), nous avons décidé de nous rassembler pour réfléchir de manière plurielle à comment rendre nos pratiques soignantes, artistiques et pédagogiques les plus communautaires et participatives possibles. Une quarantaine de personnes étaient présentes, des travailleurs et travailleuses de diverses structures de la santé mentale et du social et l’équipe et des participant.es de l’Atelier Côté Cour.  Après une bonne tasse de café et un mot d’accueil par Viviane Wansart, notre directrice, Jean-Claude Métraux, Moraya Knecht et Imen Kitar ont pris la parole pour présenter leur ouvrage collectif “Un café comme métaphore”. À l’heure où les hiérarchies sociales s’approfondissent, des journées comme celle-ci et des projets pédagogiques participatifs et communautaires comme présentés dans le livre sont de réels projets de résistance. Ceux-ci appliquent les valeurs de la psychologie communautaire (entre autres: valorisation du savoir expérientiel et horizontalité). Les trois intervenant/es nous ont montré l’exemple par l’écriture collective de cet ouvrage qui inclut, sur un pied d’égalité, une trentaine de voix et qui prouve la réelle possibilité de co-exister en cassant les hiérarchies. Une possibilité qui n’est cependant pas évidente, qui questionne nos pratiques traditionnelles et “confinées” et qui nécessite de travailler les asymétries. Nous aussi, à l’Atelier Côté Cour, nous tentons d'appliquer ces principes, surtout par le théâtre et la création collective que nous voyons comme un outil politique et d’émancipation et comme un outil pour créer une véritable communauté.  La matinée s’est poursuivie avec une table ronde animée par la Plateforme des pratiques communautaires en santé mentale et le café a été le stimulant de la discussion. Qui le sert? comment? qui en est responsable? Le café a des vertus presque magiques, il crée l’accueil, l’éveil, la rencontre et la réciprocité (je t’offre un café, tu lis mon avenir dans le marc de café). Le café nous rappelle aussi que quoi qu’on fasse, on risque de créer des exclusions (envers les buveurs et buveuses de thé par exemple auxquel.les on ne pense pas assez). Enfin, la matinée s’est clôturée en émotions avec les témoignages d’Eleonore Delhauteur et Stéphane C., participant.es à l’Atelier Côté Cour, “paroles précieuses” qui nous ont montré la force et la pertinence des savoirs expérientiels, ainsi que l’importance vitale des espaces (de création) communautaires.  Après un repas collectif bienvenu, l’après-midi a mis, pour une heure, les mots de côté pour laisser s’exprimer les corps: nous avons dansé! Guidé.es par Bérengère Dadre et ses musiques envoûtantes, nous avons expérimenté la “danse communautaire” et pu réellement comprendre ce qu’elle signifie : le sentiment d’appartenance, l’expression créative d’idées, le plaisir d’être ensemble et d’accomplir quelque chose collectivement, l’intégration et la connexion avec les autres, la santé et le bien-être, l’inclusion quelque soit son âge, son origine ou ses capacités physiques. Nous avons été, à nouveau, ému.es. Nous nous sommes vus et vues, nous nous sommes souris et nous nous sommes, véritablement, rencontré.es.  Nous avons conclu la journée par quelques dernières “paroles précieuses”, plus riches des savoirs expérientiels acquis durant cette petite révolution partagée. Nous avons aussi mis en commun nos doutes, craintes et fragilités dans un esprit d’ouverture et d’accueil de l’altérité. Nous repartons, notre tasse remplie de café (ou de thé!), d’énergie et de révolte.  Merci à tous et à toutes !  Merci à Charlotte (Coin des Cerises), Hugues (Delta), Lys (Ulysse), Maud et Nathalie (Le Méridien) , Patricia (CBPS) et Bérengère, Fanny, Giorgos et Viviane (Atelier Côté Cour), membres de la Plateforme des pratiques communautaires en santé mentale pour la co-organisation et l'accueil. Merci à Caroline des Jardins d'Émergences pour l’accueil dans les magnifiques locaux. Merci à la Cocof et la Fondation Europsy pour leur soutien. 

Journée sur les pratiques communautaires

Projet socio-artistique 2025: Mystère à la bibliothèque

Projet socio-artistique 2025: Mystère à la bibliothèque

Projet socio-artistique: Mystère à la bibliothèque Que se passe-t-il dans la bibliothèque de mon quartier? Un secret plane entre les rayons de livres ou bien s'agit-il de plusieurs secrets? Que s’est–il passé ce soir-là, cette nuit-là, ce matin-là? Qui est cet étrange lecteur avec ses lunettes foncées ou cette nouvelle inspectrice originale ? Et pourquoi la directrice est-elle en congé depuis une semaine? Pourquoi la femme de ménage a-t-elle crié ce matin-là? Les rumeurs les plus folles vont bon train et se répandent dans le voisinage. Des personnages sortent de leurs livres. Des livres disparaissent des rayons. Un mystère mais aussi un danger rôde. Et tous se demandent avec inquiétude : et si notre bibliothèque n'existait plus? Que serait la vie sans notre bibliothèque? Est-elle encore nécessaire dans nos vies multi connectées? Avons-nous suffisamment pris soin de notre bibliothèque?  En arts plastiques, l'exploitation du mystère se fera à travers l'image : est ce que nous fabriquons des pièces à convictions ? Ou les images sont-elles une retranscription de l'intrigue qui s'y déroule ? En prenant racine dans l'apparente trivialité de la bibliothèque, un élément discret peut attirer l'attention et détourner l'atmosphère paisible que nous pensions y trouver. Durant l'atelier nous allons nous intéresser à la narration dans l'image, au travers d'artistes, de travail d'observation, mais aussi de nos propres histoires réelles ou fictives. Nous verrons comment dans l'image nous pouvons induire un suspens, une tension. Ici il ne sera pas question de résoudre une intrigue mais bien de créer les questions. L’atelier d’écriture mènera aussi l’enquête: nous explorerons les genres du mystère, de la littérature policière, du polar, du reportage, de la nouvelle.... Nous visiterons des bibliothèques, mettrons le nez dans des livres et dans les histoires qu’ils renferment ou entraînent. Nous aiguiserons notre sens de l’observation, nous chercherons des indices et travaillerons nos descriptions, personnages et hypothèses. Nous apprendrons à construire un décor, une intrigue, une ambiance, du suspense. Nous réfléchirons aussi aux lieux (à habiter, protéger, inventer) pour conserver et transmettre nos savoirs, nos créations? Qui garde nos mémoires? Qu’est-ce-qui fait “bibliothèque”? Les rayons de livres, les bibliothécaires, le catalogue, les rencontres, les coups de cœur, le système de classement? Nous travaillerons avec nos collègues de l’atelier de théâtre, pour des révélations étonnantes à la fin de la saison.  Peinture: Olivier Timmermans

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